L’anévrisme est d’autant plus pernicieux que la majeure partie des patients ne le repèrent qu’après la rupture. D’où l’importance d’un diagnostic en cas de doute (IRM ou scanner), sans quoi, on peut être atteint d’anévrisme sans le savoir. Le Pr Houdart précise par ailleurs que l’anévrisme qui n’a pas fait l’objet de rupture est asymptomatique. Pour autant, il convient de s’enquérir des signes annonciateurs de cette condition, qui surviennent souvent de manière soudaine et brutale :

- Un mal de tête brusque et aigu, d’une intensité puissante
- Une raideur de la nuque
- Des céphalées violentes accompagnées de nausées ainsi que de vomissements.
- Les symptômes sont renforcés par des éléments comme la lumière et le bruit auxquels le patient est désormais sensible. Le cas d’une jeune fille qui a frôlé la mort est similaire à ce cas de figure.
- Il peut arriver que la personne ait une perte de connaissance. S’il s’agit d’un cas plus alarmant, il peut s’agir de coma voire de mort subite.
- Dans les cas plus rares, il peut y avoir une paralysie partielle ou une crise d’épilepsie.
Enfin, il existe des cas de comportements soudains et « bizarres » comme le précise le Pr Houdart. Ce sont des « manifestations psychologiques surprenantes » qui peuvent se caractériser par un comportement tout à fait inhabituel et inapproprié. mentionne également l’aphasie qui peut faire partie des signes qui font penser à un accident vasculaire cérébral (AVC). Il est en outre précisé que la rupture d’anévrisme fait partie des AVC hémorragiques.
Une condition à traiter le plus vite possible
Une intervention rapide est un élément décisif dans l’évolution de la rupture d’anévrisme. Bien que la quantité de sang qui se perd s’avère très faible, elle entraîne une réaction qui provoque le gonflement du cerveau. Avant que le saignement n’aggrave la situation et qu’il devienne fatal, il faut donc agir le plus rapidement possible, notamment en appelant le Samu (15), met en garde Emmanuel Houdart. Il est également à noter qu’il suffirait que la personne soit hypertendue pour que l’artère s’endommage davantage.
Il faut ainsi insister sur la gravité des symptômes lorsqu’ils surviennent afin que les médecins puissent diagnostiquer et administrer les traitements appropriés à cette condition. Cela aidera les patients à éviter de perdre des heures, voire des jours précieux et salvateurs. Le Pr Houdart déclare également qu’après cette étape, leur travail consistera à « éviter que l’anévrisme ne ressaigne ». Viendra ensuite l’étape où il faudra déterminer les conséquences de cette hémorragie cérébrale. Pour ce faire, les médecins recourent à l’administration d’anti-œdémateux cérébraux qui atténuent le gonflement du cerveau. Ils peuvent également recourir à un drainage du liquide céphalo-rachidien.
Pour traiter l’anévrisme, le moyen le plus courant est l’embolisation, une procédure moins radicale que la chirurgie classique. Lors de cette opération, le neuroradiologue bouche l’anévrisme de l’intérieur et non de l’extérieur. De plus, l’embolisation a l’avantage de permettre au patient de se remettre plus facilement qu’après une chirurgie et ce, sans cicatrices.
Pour autant, dans près d’un tiers des cas, le recours à la chirurgie est de mise quand l’embolisation n’est pas permise ou bien qu’elle ne s’avère pas être le meilleur choix. La chirurgie fait en sorte de séparer l’anévrisme du reste de la circulation.