Comment créer son bouclier végétal face aux maladies de l’hiver

 

Sinusite

Sinusite –

3. Rhumes, nez bouché, tête lourde : la sinusite vous guette !

La sinusite désigne une inflammation des muqueuses qui recouvrent l’intérieur des sinus, ces derniers étant les cavités osseuses situées au niveau du visage. Chaque sinus communique avec les fosses nasales grâce à des petites ouvertures par lesquelles s’écoule normalement le mucus produit par les sinus. En fonction de sa position, on parlera de sinusite frontale, maxillaire, sphénoïdale droite ou gauche…

L’inflammation est souvent causée par une infection virale ou bactérienne. Quand un virus ou une bactérie se propage au niveau des sinus, la muqueuse s’irrite, « enfle » (œdème), ce qui risque d’obstruer les sinus. Le mucus ne peut plus être drainé vers le nez et dans ce milieu fermé, les microbes se multiplient aisément !

La douleur est souvent vive, pulsatile, lancinante, quand on touche le sinus malade ou que l’on se penche en avant, avec écoulement ou obstruction nasale.

Aiguë ou chronique ?

La sinusite aiguë est le plus souvent une affection virale qui réapparaît rarement et est souvent liée à un rhume qui persiste.

Mais elle peut aussi être due à une infection bactérienne ou fongique (due à des champignons), ou être d’origine allergique, due à un abcès dentaire qui se propage aux sinus, à la pollution atmosphérique, à des polypes nasaux, à une déviation de la cloison nasale…

La sinusite devient chronique quand elle persiste au-delà de 3 à 4 mois (la chronicité s’installe en général au bout de plusieurs poussées de sinusite aiguë).

Le plus souvent elle est due à des allergies : animaux, acariens, pollens, tabac, chlore de la piscine, produits chimiques irritants… L’idéal serait d’identifier la cause de votre sinusite : difficile car cela peut être dû à un terrain allergique, une intolérance alimentaire, une flore intestinale perturbée, des affections ORL à répétition et surtout des rhumes mal soignés !

Que propose la phyto-aromathérapie ?

1- Lavage régulier du nez dès le moindre rhume : utiliser une ampoule de plasma de quinton isotonique ou de sérum physiologique que vous mélangerez avec une ampoule d’oligoélément cuivre ou argent (en alternance). Introduire le produit choisi dans la narine, la tête inclinée sur le côté opposé, au-dessus d’un lavabo, l’eau s’écoulera par l’autre narine. Mouchez-vous et recommencez pour l’autre narine.

2- Prendre régulièrement un infusé de plantain (Plantago major) à 2% (20 gr dans 1 litre d’eau), laisser infuser 10 minutes (1 litre par jour édulcoré de miel d’acacia serait optimal) : les tisanes favorisent l’hydratation.

En effet, la feuille de plantain renferme des iridoïdes à propriétés anti-inflammatoires et antiallergiques en particulier sur la sphère ORL ; de plus, la présence de mucilages va faciliter l’expectoration et fluidifier les mucosités trop denses.

3- Penser à drainer régulièrement l’organisme par des mélanges draineurs au niveau du foie, du rein et de la peau, avec des plantes telles bardane, pensée sauvage, fumeterre, radis noir, artichaut, piloselle, orthosiphon…

4- Supplémenter l’alimentation de pré et probiotiques indispensables au développement de l’immunité.

5- Il est indispensable d’humidifier la pièce en préconisant un humidificateur contenant éventuellement des huiles essentielles (si elles sont tolérées).

6- De nombreux médecins ORL préconisent aujourd’hui de supplémenter les malades en gélules de Ginkgo biloba, lesquelles, en améliorant la circulation locale, vont optimiser l’efficacité des traitements en cours.

7- Bien connues mais incontournables sont les inhalations à base d’huiles essentielles volatiles qui vont pouvoir désinfecter localement les sinus, à pratiquer après lavage des fosses nasales. On peut préparer le mélange suivant :

  • 3 ml d’Arbre à thé (Melaleuca alternifolia),
  • 2 ml de Menthe poivrée (Mentha piperita),
  • 3 ml de Ravintsara (Cinnamomum camphora CT cinéole).

Verser 8 gouttes du mélange dans un bol d’eau frémissante. Puis inhaler pendant 10 minutes le soir avant de se coucher, une serviette sur la tête ou en utilisant un inhalateur adapté à cet usage (éviter de sortir après).

8- L’application de mélanges à base d’huiles essentielles sur la peau au regard du sinus enflammé peut soulager à condition de supporter les huiles essentielles et d’avoir un support permettant une pénétration à travers la peau. On peut proposer la formule suivante • HE Melaleuca alternifolia (arbre à thé) 3 ml

  • HE Lavandula latifolia spica 1 ml
  • HE Mentha piperita 0,5 ml
  • Gel à l’aloé vera (99%) 5 ml

À appliquer sur la zone sinusale malade 4 à 5 fois par jour.

9- Les huiles essentielles par voie orale sont certainement efficaces mais nécessitent le contrôle d’un professionnel formé et expérimenté car certaines sont agressives, d’autres sont allergisantes, d’autres encore toxiques à faible dose… Et donc non adaptées à ce type de pathologies.

Remarque : certains cas de sinusites infectieuses très purulentes nécessitent la prise d’antibiotiques et de corticoïdes permettant de prévenir le risque de chronicité. Cependant, dans la majorité des cas, en particulier en cas d’affections virales (qui sont les plus fréquentes), ce type de traitement doit suffire à condition de le mettre en route dès l’apparition des premiers symptômes.

 

Angines

Angines –

4. Maux de gorge ou angines ?

La pharyngite ou mal de gorge banal est une inflammation aiguë d’origine infectieuse. Chez l’adulte la douleur est de type « cuisson » exacerbée quand on parle ou on déglutit ; souvent, elle s’inscrit dans un contexte de rhinopharyngite.

Si le mal de gorge accompagné de fièvre persiste plus de 48 heures malgré un traitement, si l’on voit des points blancs ou de fausses membranes, il vaut mieux consulter un médecin.

L’angine est une infection des amygdales et de la gorge qui entraîne une inflammation avec douleur au moment de la déglutition. Bien que d’origine virale à 70%, la crainte principale est le streptocoque bêta hémolytique responsable de la scarlatine, de rhumatismes infectieux, de néphrites (au niveau des reins), endocardites (niveau cardiaque). C’est quasiment la seule indication de l’antibiothérapie ; or le médecin dispose aujourd’hui d’un test rapide pour vérifier l’indication de l’antibiotique (très rare chez les enfants de moins de 3 ans).

Parfois les maux de gorge s’accompagnent de laryngite ou inflammation du larynx.

Chez l’adulte c’est l’extinction de voix (les cordes vocales « gonflent » et vibrent moins bien).

Chez l’enfant, elle peut entraîner une gêne respiratoire (laryngite striduleuse) en raison de l’étroitesse du larynx ; le recours médical d’urgence s’impose alors, une corticothérapie courte étant nécessaire.

Que faire ?

  • Un drainage des sécrétions nasales et le traitement du rhume (voir rhume). • Utiliser un humidificateur ou une coupelle d’eau sur le radiateur dans laquelle on peut mettre 5 gouttes d’huile essentielle de Ravintsara (Cinnamomum camphora CT cinéole) ou de citron (HE Citrus limonum).
  • Sucer des pastilles ou du miel qui favorisent la déglutition.
  • L’assèchement de la muqueuse pharyngée augmente la sensation de brûlure, c’est pourquoi il faut boire ! Mais plutôt privilégier des boissons chaudes édulcorées de miel : tisanes avec un demi citron chaud pressé et édulcorées d’une cuillère à soupe de miel et c’est délicieux (buvez à la paille afin d’augmenter le contact avec la gorge douloureuse). Boire permet d’éliminer les virus et de diminuer le risque de toux irritative.
  • Éviter l’alcool, les aliments trop acides, trop épicés ou trop salés qui peuvent irriter la muqueuse.
  • Protéger le cou du froid par une écharpe et éviter les courants d’air
  • Penser à aérer les pièces souvent plus polluées que l’extérieur de la maison
  • Éviter la fumée de cigarette très agressive.

Que propose la phyto-aromathérapie ?

  • Des plantes riches en mucilages qui sont émollientes et ont une action adoucissante, par exemple la guimauve (Althea officinalis, feuilles et fleurs mais aussi racines), la mauve (Malva sylvestris, fleurs et feuilles), le bouillon blanc (fleurs), le coquelicot (Papaver rhoeas, pétales). Ces plantes vont diminuer la douleur, ramollir les sécrétions et calmer les petites toux ; il est conseillé de préparer une infusion.
  • Guimauve 50 g
  • Mauve 50 g
  • Bouillon blanc 40 g
  • Coquelicot 40 g

Verser 1 litre d’eau bouillante sur 20 g du mélange, couvrir, laisser infuser 10 mn, filtrer et boire dans la journée sans réchauffer.

  • Des plantes cicatrisantes comme le calendula, ou souci des jardins. TM (teinture mère) de Calendula : 50 gouttes 3 fois par jour, diluées dans une tisane pas trop chaude).
  • Sucer des pastilles à la propolis (voir Rhume).
  • Des huiles essentielles surtout antivirales et immunostimulantes, en particulier Ravintsara (Cinnamomum camphora CT cinéole) 1 goutte mélangée à 1 cuillère de miel d’acacia, 4 fois par jour pendant 5 jours.

En cas d’extinction de voix ou d’aphonie, on peut conseiller les tisanes précédentes, mais on y ajoutera 20 gouttes de TM d’Erysimum ou herbe aux chantres, toutes les 2 heures.

On prendra aussi 3 fois par jour 1 goutte d’HE de Cyprès (Cupressus sempervirens) diluée dans une cuillère à café de miel d’acacia (HE à éviter en cas de cancer hormono-dépendant) qui va décongestionner les cordes vocales enflammées.

L’ail, le consommer, c’est l’adopter !

De récentes études ont mis en évidence l’efficacité de l’ail dans le traitement du rhume quand il est consommé quotidiennement pendant les 3 mois d’hiver. En plus d’être anti-infectieux, sa composition soufrée est intéressante pour les personnes souffrant d’asthme, les parties volatiles vont tapisser l’arbre respiratoire, réguler la production de mucus et faciliter l’expectoration des mucosités. Allium sativum, un bulbe de Liliaceae, comme l’oignon ou le poireau, est utilisé pour relever les plats et son utilisation remonte à l’Antiquité. Les Égyptiens en mangeaient pour garder leurs forces et rester en bonne santé. Pilier de la cuisine méditerranéenne (soupes, anchoïade, aïoli, tagines…), il contient de nombreux actifs et en particulier des composés soufrés actifs sur l’arbre respiratoire. Il existe des gélules d’ail ou même d’huile essentielle d’ail, mais elles sont difficiles à supporter (même quand elles sont gastro résistantes). En effet, les parties volatiles remontent le long du tube digestif et l’on a l’impression de manger de l’ail toute la journée. L’ail alimentaire reste donc la bonne solution ! Remède de grand-mère Quand j’étais enfant, enrhumée avec une petite toux d’irritation, ma grand-mère plaçait une « tête » d’ail sous mon coussin, ce qui me permettait d’inhaler l’huile essentielle pendant la nuit et j’étais bien mieux le matin !

Comment activer les bienfaits de l’ail

Les propriétés de l’ail cru sont supérieures à celles de l’ail cuit : je conseille donc de l’ajouter le plus tard possible aux plats et de le broyer le plus finement possible pour libérer les actifs soufrés dont l’alliine.

Quand faut-il aller voir le médecin ?

  • Si la fièvre dépasse 5 jours
  • Si les sécrétions deviennent purulentes (verdâtres)
  • S’il existe des signes de gravité (abattement, changement de comportement) ou de surinfection (toux prononcée, douleur à l’oreille, difficultés à avaler…)

Comment éviter les otites ?

  • Éviter d’utiliser les cotons-tige qui enfoncent les bouchons de cérumen.
  • Couvrir les oreilles lorsqu’il y a du vent (sur un bateau) ou si besoin lorsqu’il fait plus froid afin d’éviter les otites externes.
  • Limiter la piscine et surtout les plongeons à cause du changement de pression. • Se moucher régulièrement, une narine puis l’autre.
  • Éviter les facteurs de risque : fumée de tabac, environnement pollué.
  • Pour le nourrisson, préférer l’allaitement maternel.
  • Nettoyer les fosses nasales avec du sérum physiologique ou de l’eau de mer additionnés de cuivre ou d’argent (oligo-éléments en ampoule) régulièrement et en particulier si vous êtes enrhumé (voir rubrique rhume), les mucosités pouvant atteindre l’oreille en passant dans la trompe d’Eustache.
  • En cas de perforation tympanique, ne rien mettre dans l’oreille sans avoir consulté un médecin (très peu de produits sont utilisables), utilisez un bouchon hermétique si vous vous lavez les cheveux !

En conclusion, il est évident que ces pathologies bénignes peuvent fatiguer l’organisme et qu’il faut les prendre en charge assez vite mais en évitant une antibiothérapie systématique qui va fortement altérer la flore intestinale donc nos défenses immunitaires, d’autant plus que la plupart du temps il s’agit de pathologies virales. La phytothérapie associée à l’aromathérapie et à quelques oligo-éléments va nous permettre de passer l’hiver sans problème, en poussant notre organisme à être de plus en plus résistant. L’hiver, pensez à prendre régulièrement des tisanes par plaisir et pour mieux résister !

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