Il existe deux types d’anti-inflammatoires qui sont prescrits par les médecins dans le cas de la maladie de Crohn. Parmi eux : les 5-aminosalicylates oraux et les corticostéroïdes. Ce sont d’ailleurs souvent les traitements de première intention pour cette maladie. Ces médicaments prescrits dès le diagnostic de la pathologie gastro-intestinale sont donnés lorsque le patient présente des signes bénins de cette affection. Dans le cas d’apparition de symptômes plus graves, des corticostéroïdes sont prescrits pendant une courte période. Pour réguler le système immunitaire, hyperactif dans cette situation, des immunomodulateurs sont recommandés par les spécialistes. Ces médicaments soignent les défenses naturelles qui peuvent provoquer l’inflammation lorsque celles-ci agissent à une vitesse supérieure à la moyenne. Ils limitent donc la réaction immunitaire, ce qui a pour effet de réduire les symptômes de la maladie de Crohn. Des antibiotiques sont également prescrits dans le cadre de cette dernière par certains médecins. L’effet escompté : réduire le drainage et guérir les fistules, des conséquences de cette affection qui envahit le TGI. Ces dernières sont des connexions anormales entre les tissus. Les effets de ce traitement sont également la neutralisation de toute bactérie qui pourrait causer une inflammation ou encore une infection. Des traitements qui peuvent être prescrits de façon complémentaire puisqu’aucun remède ne peut lutter à la source contre cette pathologie potentiellement mortelle. Parfois, des thérapies biologiques, des traitements à base de substances naturelles, sont proposées pour soigner les patients. Ces médicaments naturels ont pour but de bloquer les protéines spécifiques qui déclenchent justement cette réaction inflammatoire.
Pourquoi les patients doivent opérer des changements alimentaires ?
Pour aider les patients qui souffrent de cette maladie à ne pas avoir de réactions inflammatoires, plusieurs changements dans l’hygiène alimentaire sont de rigueur. Malgré le fait que la nourriture ne déclenche pas la pathologie, l’alimentation peut provoquer des poussées de symptômes. C’est pour cette raison qu’un régime spécifique devra être prescrit. Si le diagnostic de la maladie de Crohn est établi, le médecin renvoie alors vers un diététicien qui aide le patient à comprendre la relation entre la routine alimentaire et la pathologie qui provoque les inflammations sévères. Ce spécialiste pourra d’abord demander au malade de tenir un journal alimentaire pour voir l’impact de certains aliments sur les symptômes ressentis par le patient. Ainsi, il pourra orienter ce dernier vers des recommandations ou des restrictions alimentaires. Les changements opérés orientent vers l’absorption de plus de nutriments en limitant les manifestations physiques de cette maladie.
La chirurgie : un recours possible contre la maladie de Crohn
Si des traitements médicamenteux et une nouvelle routine alimentaire sont régulièrement recommandés par les spécialistes, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Selon la Crohn’s & Colitis foundation, près de 75% des patients devront subir une opération à un moment de leur vie. Un acte nécessaire en cas de non amélioration des symptômes. Parmi ces chirurgies, certaines consistent en l’élimination des tissus endommagés du TGI résultant de la maladie de Crohn ou encore la reconnexion des parties saines de ce système essentiel à l’organisme. D’autres procédures impliquent la réparation des tissus endommagés, la gestion des tissus cicatriciels ou le soin des infections profondes. Des procédures indispensables pour le confort du malade.
Quel est le régime alimentaire imposé par la maladie de Crohn ?
Une nouvelle routine alimentaire est toujours suggérée par un spécialiste pour réguler les symptômes liés à la maladie de Crohn. En revanche, certains régimes peuvent fonctionner pour une malade mais pas pour un autre. Cela est dû au fait que cette pathologie impacte différentes zones du TGI et que cela varie selon la personne. C’est pour cette raison que le soin de cette affection est long et que chaque patient et médecin devra reconnaître quelles sont les meilleures options. Dans le cadre du régime alimentaire, certains aliments pourront être supprimés pour éliminer les signes de la maladie et diminuer leur gravité. Souvent, les personnes atteintes par cette inflammation chronique ont besoin d’une alimentation riche en fibres mais également en protéines. D’autres au contraire souffrent de ce type de régime car ces macronutriments peuvent aggraver l’inflammation du TGI. Dans ce cas, les aliments riches en fibres pourront être limités ou proscrits. En ce qui concerne la consommation de graisses, cette dernière peut provoquer la diarrhée, un symptôme fréquent pour ceux qui souffrent de cette maladie, qui interfère avec l’absorption de ces lipides. Les diététiciens pourront également recommander la limitation des produits laitiers dans la routine alimentaire car cette pathologie peut rendre difficile leur digestion. Résultat : les malades peuvent souffrir de crampes abdominales, de diarrhée ou encore de maux d’estomac. Autant de symptômes spécifiques à la maladie de Crohn. Les intolérants au lactose sont d’autant plus concernés. Enfin, l’hydratation est capitale pour ces patients car la capacité à absorber l’eau est également impactée, ce qui peut entraîner une déshydratation qui a pour conséquence de provoquer la diarrhée et des saignements. Aussi est-il important de manger des aliments riches en vitamines et en minéraux et dans certains cas la prescription de compléments alimentaire est établie. En collaboration avec le nutritionniste, le médecin détermine les besoins du patient. Les examens sanguins identifient les carences et l’intervention du spécialiste de l’alimentation est indispensables pour connaître les limites alimentaires.
Quels sont les traitements naturels pour la maladie de Crohn ?
Si l’intervention médicale est indispensable dans le traitement de la maladie de Crohn, un bon nombre de personnes sollicitent la médecine alternative en guise de complément à leurs soins. Si cette dernière n’est pour l’heure pas approuvée par les organismes de santé, de nombreuses personnes les utilisent pour leurs bienfaits supposés pour la santé. Pour rappel, il est primordial d’informer son médecin de ces démarches. Les thérapies le plus souvent prisées sont la prise de probiotiques, des micro-organismes utiles à la flore intestinale. Les prébiotiques sont également administrés dans le cadre de cette pathologie. Ces compléments alimentaires seraient idéaux pour nourrir les bonnes bactéries de l’intestin et sont présents dans des aliments tels que les asperges, les bananes, les artichauts ou encore les poireaux. Pour ses bienfaits, l’huile de poisson est souvent recommandée par certains thérapeutes en raison de sa richesse en oméga-3. Cette étude publiée en 2017 révèle que cette matière grasse fait l’objet de recherches sur son efficacité contre la maladie de Crohn. A ce titre, d’autres poissons gras tels que le saumon ou le maquereau sont recommandés. D’autres compléments alimentaires sont aussi proposés tels que certaines herbes, des vitamines et des minéraux susceptibles de diminuer les symptômes de plusieurs maladies, dont celle de Crohn. Pour l’heure, aucune preuve scientifique n’est établie même si certains thérapeutes les recommandent. Parmi elles, la consommation d’aloe vera est également encouragée. L’acupuncture est également une option non-médicinale en guise de traitement complémentaire de cette maladie. Cette méthode de soins chinoise consiste en l’application d’aiguilles sur la peau pour stimuler divers points du corps appelés méridien. Selon cette pseudoscience, cet acte permettrait de libérer des endorphines dans le cerveau, des hormones qui inhibent la douleur et renforcent le système immunitaire, affaibli par cette pathologie gastro-intestinale. Selon une étude, cette pratique associée à une autre médecine traditionnelle, la moxibustion pourrait diminuer les symptômes de la maladie de Crohn. D’après ces conclusions scientifiques parues en 2014, cette combustion d’herbes médicinales associée au pouvoir des aiguilles diminuerait les douleurs de l’estomac, l’inflammations mais aussi les diarrhées. Des résultats qui encouragent l’essai de ces médecines ancestrales. Attention, il est, comme dit précédemment, essentiel d’informer votre médecin de ces thérapies car certaines d’entre elles peuvent impacter l’efficacité des médicaments et créer une interaction qui peut s’avérer dangereuse. C’est pour cette raison qu’il faut nouer une relation de transparence et de confiance avec son médecin traitant.
Quelles sont les différentes chirurgies de cette pathologie ?
En l’absence d’efficacité des traitements, une intervention chirurgicale est souvent recommandée pour soigner cette maladie. Elle est d’ailleurs pratiquée pour plus de trois quarts des malades pour diminuer les symptômes et toutes les complications qui en découlent. Ces opérations sont diverses et ont toutes des objectifs distincts. Cet acte médical est pratiqué au moment où les traitements médicaux ne fonctionnent plus ou que les effets secondaires des médicaments sont sévères. La stricturoplastie est une chirurgie qui élargit et raccourcit les intestins. Son objectif : réduire les effets de la cicatrisation et les dommages des tissus. La résection intestinale a pour but de retirer les parties de l’intestin qui sont endommagées afin d’avoir un tissu sain. La stomie crée un trou pour éliminer les déchets lorsqu’une partie de l’intestin grêle ou du gros intestin est retirée. Cette dernière peut être provisoire ou définitive en fonction du temps de guérison des intestins. La colectomie est une ablation des parties du côlon endommagées et la proctocolectomie consiste à retirer cet organe ainsi que le rectum. Généralement, ces deux interventions sont complémentaires car pour soigner la maladie de Crohn, il y’a besoin de créer un trou dans les intestins pour retirer les déchets. Comme toute intervention chirurgicale, ces dernières ne sont pas sans risques et peuvent comporter des complications même si leur intérêt est de diminuer les symptômes de la pathologie.
Quelles sont les variantes de la maladie de Crohn?
Les variantes de la maladie de Crohn sont six et se distinguent par leur emplacement. La gastroduodénale est celle qui altère le fonctionnement de l’estomac et une partie appelée le duodénium, le début de l’intestin grêle. Il s’agit là d’un très rare cas chez les patients. La jéjunoileite est celle qui concerne la deuxième partie de l’intestin [ndlr : jéjunum]. Comme la gastroduodénale, ce type de pathologie est également très peu fréquente. En revanche, l’iléite est beaucoup plus courante. Elle impacte la dernière partie de l’intestin grêle ou de l’iléon. L’iléocolite est encore plus courante et touche les tissus de l’iléon et du côlon. C’est le type le plus répandu de maladie de Crohn. La colite de Crohn est moins fréquente et n’affecte que le côlon. Elle comprend la colite ulcéreuse et l’inflammation du côlon susdite. Cette affection peut toucher les couches plus profondes de la muqueuse intestinale. La maladie périanale provoque des fistules ou encore des connexions anormales entre les tissus. Elle peut également créer des infections des tissus du TGI profonds mais aussi des plaies et des ulcères sur la peau externe autour de l’anus. Des types qui illustrent la multitude de différences entre les patients car la maladie de Crohn implique un ou plusieurs organes du système gastro-intestinal.
Qu’est-ce que la colite ulcéreuse ?
Représentant deux variantes des six types de maladie de Crohn, la colite ulcéreuse peut s’assimiler à la colite de Crohn ou l’inflammation du côlon éponyme. Cette dernière est à l’origine de plusieurs symptômes. Parmi les manifestations physiques provoquées par la colite : les saignements rectaux, la diarrhée, les douleurs, les crampes abdominales, la perte de poids mais aussi la fatigue. Elle concerne surtout les personnes âgées de 15 à 35 ans et est aussi enclenchée par les prédispositions génétiques. Son apparition est égale d’un sexe à l’autre et les scientifiques n’arrivent pas encore à définir ses causes. Pour l’heure, le seul déclencheur identifié est une hyperactivité du système immunitaire. Une anomalie qui cause ces graves séquelles gastro-intestinales.
Quelle est la différence entre une colite ulcéreuse et une colite de Crohn ?
Si ces deux inflammations peuvent être provoquées simultanément dans le corps, il existe une différence entre la colite ulcéreuse et une colite de Crohn. La première n’affecte que le côlon tandis que la dernière peut toucher toutes les parties du tissu digestif, de la bouche à l’anus. La colite ulcéreuse, elle, provoque un impact sur la couche externe du côlon, dite muqueuse. La colite de Crohn peut affecter toutes les couches du TGI y compris les profondes. Si la colite ulcéreuse caractérisée par l’apparition d’ulcères est seulement une variantes d’inflammation du côlon, il existe plusieurs catégories de colite qui provoque des inflammations et des dommages intestinaux différents.
Quels sont les chiffres sur la maladie de Crohn ?
Deux sources tels que la Crohn’s & Colitis foundation (CCF) et le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) donnent plus d’indications sur cette pathologie. Selon ces organismes, les fumeurs sont deux fois plus susceptibles d’en être atteints. Autre information : dans le cas d’un traitement de cette pathologie de façon chirurgicale ou médicale, la moitié des patients peuvent entrer en phase de rémission ou n’auront que des symptômes bénins dans les cinq années après ce diagnostic. En revanche, 11% des patients pourront avoir une maladie chronique active. Selon les données de la Crohn and Colitis Foundation of America, 1,1 million de visites chez le médecin sont liées au traitement et aux soins de cette affection.
La maladie de Crohn est-elle handicapante ?
Si dans certains cas, les patients ne sont que peu invalidés par cette pathologie dans le cas où elle a été diagnostiquée précocement, cette dernière peut être véritablement invalidante. En effet, il y’a des risques que celle-ci impacte la vie professionnelle et personnelle. La maladie de Crohn peut également causer un stress en raison des frais financiers qui en découlent. Autant de facteurs qui constituent un réel handicap au quotidien. La présence de stomie par exemple peut être à l’origine d’un complexe où il est difficile d’assumer cette pathologie et d’en parler à son entourage. Les symptômes de cette affection peuvent être mortels et cela peut causer un désespoir chez le malade qui peut devoir faire le deuil d’une « vie normale ». Lorsque la maladie de Crohn est grave, il est possible de faire une demande d’invalidité car elle peut empêcher de mener une activité professionnelle et donc ainsi de gagner un revenu pour assouvir ses besoins. Malheureusement, ce processus administratif est long et peut avoir un coût psychologique pour celui qui souffre de cette pathologie. La résilience face à l’annonce nécessite également un accompagnement thérapeutique mais aussi une éducation pour réagir face aux symptômes.
Comment les enfants sont-ils impactés par la maladie de Crohn ?
La maladie de Crohn est généralement diagnostiquée entre l’âge de 20 et 30. Seulement, les maladies intestinales peuvent aussi toucher les enfants. Cette étude prouve qu’une personne sur quatre présente des signes avant la vingtaine. La pathologie qui ne concerne que le côlon est fréquente chez les enfants et les adolescents, rendant ainsi difficile de distinguer la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse. Les médecins attendent alors que cette population montre d’autres symptômes pour les diagnostiquer. Si cette maladie chez les enfants nécessite un traitement approprié, c’est surtout parce que quand elle est non traitée, elle peut provoquer des séquelles comme l’affaiblissement des os et un retard de croissance. Ces conséquences peuvent représenter de véritables causes de détresse chez l’enfant. Pour les soins, les médecins administrent généralement des antibiotiques, des aminosalicylates, des produits naturels, des stéroïdes et orientent vers un changement de régime alimentaire. Ces molécules peuvent provoquer des effets secondaires importants chez les enfants. C’est pour cette raison qu’il est important pour un parent d’être un accompagnateur dans la gestion de cette maladie chronique aux effets potentiellement invalidants.
Stress et maladie de Crohn. Les liaisons dangereuses
Cette étude prouve que le stress peut être un facteur déclenchant une poussée inflammatoire de l’intestin chez l’enfant et l’adulte. Ce dernier perturbe le microbiote intestinal et provoque un dysfonctionnement immunitaire et neuroendocrinien. Des preuves suffisantes qu’il est important pour un malade de Crohn de diminuer les sources d’anxiété pour une meilleure gestion de sa pathologie. Certains thérapeutes alternatifs parlent également de causes profondes liées à l’apparition de cette affection invalidante. Ces praticiens parlent de personnes qui se sentent dévalorisées à l’égard de personnes dominantes et ressentent des colères intérieures, ce qui pourrait déclencher cette pathologie. Une symbolique qui ne concerne pas que la maladie de Crohn mais qui correspond à une thèse selon laquelle toute douleur correspond à une émotion spécifique. Interrogée par nos confrères du webzine suisse Planète Santé, une patiente raconte son échange avec son médecin qui lui a expliqué que le stress était un facteur déclencheur et qu’elle a été aidée de sophrologues, psychologues et ostéopathes pour combattre et mieux comprendre sa maladie. Des thérapies nécessaires pour apprivoiser cette affection chronique aux symptômes invalidants au quotidien.