Plantes : comment les utiliser pour se soigner naturellement ?

Admettons que vous ayez à présent une grande quantité de menthe poivrée, ou de toute autre plante, en train de pousser dans votre jardin ou sur le bord de la fenêtre. Et maintenant ?

Tout d’abord, vous devrez récolter vos plantes. Vous pouvez très bien cueillir quelques feuilles à la fois pour vous en servir au fur et à mesure. Les plus romantiques d’entre nous remercient les plantes de bien vouloir nous être utiles et leur demandent pardon de les mutiler.

Au Panama ou au Pérou, j’ai écouté des chamans indiens qui chantaient aux plantes de longues incantations, le plus souvent après s’être tournés vers l’Orient, avant de les cueillir. Pour autant que je ne sois pas trop pressé, je prends le temps de me souvenir que les plantes, elles aussi, ont une vie, et que leur vie nourrit la nôtre.

D’ailleurs, plus nous récoltons les feuilles de nos plantes médicinales, plus leurs propriétés médicinales se concentrent. Cela s’explique sur le plan botanique car les éléments constitutifs médicinaux d’une plante font essentiellement partie du système d’autoprotection de la plante. Le fait de récolter les feuilles oblige la plante à réagir comme si elle venait d’être attaquée (ce qui est d’ailleurs le cas), si bien qu’elle produit davantage de ce qui la protège. Plusieurs recherches ont montré que les diverses attaques subies par la plante (les infections, le fait d’être infestée d’insectes et la cueillette de feuilles, par exemple), augmentent les taux de certaines de ces substances chimiques que nous considérons comme médicinales.

 

plante aromatique

Plante aromatique –

L’heure de la cueillette

Certains herboristes recommandent de cueillir les plantes tôt le matin tandis qu’elles sont encore humides de rosée, mais je ne suis pas d’accord. Cela provoque une dilution, c’est-à- dire que les plantes contiennent proportionnellement davantage d’eau et moins de substances phytochimiques jusqu’à mon avis, c’est en cueillant les plantes ce qu’elles soient sèches. À mon avis, c’est en cueillant les plantes par une journée chaude et sèche (mais avant que les feuilles ne se soient desséchées) que vous obtiendrez la plus haute concentration de substances phytochimiques et le moins d’eau.

Quant aux racines, mieux vaut les recueillir au printemps ou à l’automne. Les écorces peuvent être récoltées au printemps, surtout si les substances complexes que vous recherchez se trouvent dans l’écorce vivante. Si vous recueillez des graines pour les manger, je vous recommande de les récolter avant qu’elles n’aient durci et desséché. Par contre, si vous avez l’intention de les garder pour les planter l’année suivante plutôt que de les utiliser immédiatement, il peut être préférable d’attendre qu’elles soient bien sèches.

Utilisez les plantes aromatiques fraîches en abondance, surtout en cuisine. Les herbes et épices culinaires fraîches ont presque toujours un goût bien supérieur. Vous pouvez également les congeler, les sécher ou vous en servir pour préparer des teintures. (Lorsque je récolte des plantes culinaires fraîches, je me sers généralement d’un sac plastique pour mieux conserver leur humidité.)

 

herbe

Herbe –

Conservation

Si vous avez l’intention de conserver vos plantes pour vous en servir ultérieurement, il revient moins cher de les sécher. Rassemblez-les dans un sac en papier plutôt que dans un sac en plastique, et précisez sur le sac le nom de la plante et la date de cueillette.

À condition de ne pas trop le remplir beaucoup de plantes peuvent être séchées dans le sac même. Juste avant l’hiver et l’arrivée du gel qui détruira mon jardin avec un assortiment de sacs en papier, afin de récolter des plantes pour mes remèdes, tisanes et tout, je fais toujours un petit tour dans autres soupes de l’hiver.

Vérifiez l’état de vos herbes dans les sacs de papier au bout d’une semaine environ. Si elles ne semblent pas sécher correctement, si elles tombent en miettes ou prennent un aspect parcheminé, étalez-les sur des journaux, des planches ou un grillage dans un endroit sec et ombragé, afin qu’elles puissent sécher à l’abri des moisissures. Votre succès dépend ici dans une grande mesure des conditions météorologiques. Par temps très sec, les plantes risquent de sécher trop vite, surtout en plein soleil. Par temps humide et surtout s’il y a du brouillard, à utiliser la chaleur en faisant sécher les plantes au four afin d’en éliminer l’humidité.

Une fois sèches, les plantes peuvent être conservées dans des sacs en papier ou en plastique. Vous pouvez également vous servir de récipients en verre munis d’un couvercle. La lumière, la chaleur et l’oxygène sont les ennemis du pouvoir thérapeutique des plantes ; entreposez par conséquent vos plantes dans un endroit frais et sombre, une cave ou un placard éloigné de toute source de chaleur par exemple. Afin de minimiser l’oxygène qui entoure les espèces ainsi conservées, remplissez les récipients au maximum et trans- posez les plantes dans des bocaux plus petits à mesure que vous en faites usage.

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